« Un frein logique puisque beaucoup de professionnels jonglent entre leur poste initial et celui de DPO. »
– Vivien Descamps, Responsable Communication chez Maas BT
4 ans après, où en êtes-vous dans l’application du RGPD ?
Chaque année, Data Legal Drive met à jour son Baromètre RGPD en partenariat avec Lefebvre Dalloz et l’AFJE. Réalisé auprès de professionnels de la data et de la privacy, ce sondage mené par plus de 300 entreprises et organismes publics a mis en lumière le métier de DPO, les points d’orgue du RGPD et de la protection des données dans une période en pleine mutation, bousculée par l’actualité.
Les entreprises ont accéléré la digitalisation de leur stratégie de protection des données personnelles
Cette année, 2 fois plus d’entreprises ont sauté le pas de la digitalisation de leur registre des traitements de données personnelles par rapport à 2019 où elles n’étaient que 15%. Les secteurs immobilier et tourisme restent à la traîne avec seulement 13% de structures de ce secteur ayant débuté la digitalisation de leur registre des traitements de données personnelles.
Le principal frein au déploiement du projet de conformité RGPD est le manque de temps pour 56% des répondants.
Alors, pour accélérer leur projet, une majorité d’entreprises misent sur les communications interne et externe permettant de sensibiliser et d’éduquer les différents publics. Une même proportion d’organisations répondantes, 42% pour être exact, ont la volonté de prouver et d’expliquer avec pédagogie que le traitement éthique des datas ne freine pas les enjeux business.
« Un frein logique puisque beaucoup de professionnels jonglent entre leur poste initial et celui de DPO. »
– Vivien Descamps, Responsable Communication chez Maas BT
Plus d’une entreprise sur 2 craint un contrôle de la CNIL
L’accélération de la digitalisation de la protection des données personnelles pourrait s’expliquer par la crainte d’être contrôlé par la CNIL comme pour près de 53% des entreprises. Afin d’anticiper un éventuel contrôle, les entreprises se préparent et les Directions Générales mettent en place des actions pérennes. Pour autant, 20% des répondants estiment que la Direction générale valide plus facilement des actions et des budgets après qu’une sanction de la CNIL ait été émise.
Un an après, les entreprises ont réagi !
Sujet en tête du podium parmi les projets de conformité prioritaires en 2021, près de 67% des entreprises ont intégré une CMP à leur site web cette année. Une véritable de prise de conscience sachant que seul 1 site internet sur 3 était en conformité RGPD en 2019.
Depuis les nouvelles directives de la CNIL, les entreprises se sentent aidées et jugent plus facile le recueil du consentement des internautes. Reste à vérifier si toutes les CMP ont bien été configurées selon les recommandations de la CNIL.
« La crainte des contrôles et de sanctions tend à s’accentuer alors que la CNIL a développé une procédure de répression simplifiée permettant de traiter plus facilement le nombre de plaintes, et augmenter le nombre de sanctions, notamment concernant les violations de la règlementation les moins complexes et les plus courantes. »
– Thomas Vini Pirès, Consultant RGPD
Depuis les nouvelles directives de la CNIL, les entreprises se sentent aidées et jugent plus facile le recueil du consentement des internautes. Reste à vérifier si toutes les CMP ont bien été configurées selon les recommandations de la CNIL.
Pour plus de 6/10 entreprises, l’urgence a été de mettre en place des mesures de sécurité concrètes conformes à l’article 32 du RGPD
Depuis la crise sanitaire, 75% des entreprises ont évalué le niveau de sécurité de leur site web tels que le protocole https, les formulaires de recueils de données, etc.
Au-delà de cet audit, la multiplication des cyberattaques pendant la période de Covid et la reprise de l’activité économique des entreprises ont généré une réactivité de la part des entreprises.
Cette année, les DPO et juristes sont deux fois plus nombreux qu’en 2020 à avoir mené des actions concrètes avec la mise en place de mesures de sécurité conformes à l’article 32 du RGPD.
« Une urgence qui concerne aussi bien les actions préventives aux postes ou serveurs (sécurisation, anonymisation, cryptage…) que les procédures (plan de continuité/reprise d’activité, sensibilisation des collaborateurs…) »
– Vivien Descamps, Responsable Communication chez Maas BT
« Lorsqu’un audit est mené et durant la phase d’interviews associée, il est fréquent d’identifier des trous de sécurité. »
« Bien que le changement soit lent, on constate que les habitudes évoluent. Les recommandations de bases sont vécues comme des contraintes par les différents services. Pour autant, elles sont de plus en plus acceptées. »
– Grégoire Dacheux, Chef de projet informatique
La priorité des entreprises pour les mois à venir
Les entreprises qui utilisent Google Analytics sont près de 40% à souhaiter migrer vers d’autres solutions d’analyses conformes aux recommandations de la CNIL. Pour autant, 25% espèrent poursuivre l’utilisation de Google Analytics grâce à un nouveau paramétrage qui respecterait le RGPD.
« En effet, la volonté est là. Mais à ce jour, il s’agit malheureusement de la seule référence fiable et efficace qui existe sur le marché. »
– Grégoire Dacheux, Chef de projet informatique
« Sortir du giron Google c’est aussi l’opportunité de passer par des solutions françaises. »
– Vivien Descamps, Responsable Communication chez Maas BT
Les entreprises rencontrent des difficultés pour lancer ce chantier
48% des entreprises n’ont pas débuté le travail de mise en place des nouvelles CCT suite à l’arrêt de Schrems 2 en raison d’un manque de connaissance mais aussi un manque de temps.
Pour les 38% qui ont débuté, le chantier n’a pas été finalisé puisque c’est un travail qui s’opère sur la durée.
« En plus des nouvelles CCT, l’arrêt Schrems 2 ajoute la nécessite d’analyser chaque transfert de données pour évaluer la nécessité ou non d’ajouter à l’encadrement contractuel, un encadrement technique en additionnant des mesures de sécurité supplémentaires. »
– Thomas Vini Pirès, Consultant RGPD
La formation des collaborateurs passe avant tout par la communication
Afin de former les collaborateurs au RGPD, les entreprises ont majoritairement mis en place des réunions avec les directions métiers pour 62%. Peu utilisé l’an dernier, le e-learning a profité d’un véritable boom cette année avec plus de 38% de répondants ayant confié déployer cet outil au sein de leur structure. Les formations professionnelles et les séminaires restent en bas de classement.
« Les e-learning permettent par ailleurs aux DPO :
– Thomas Vini Pirès, Consultant RGPD
Comment réussir à embarquer l’entreprise dans son projet de conformité ?
La mise en œuvre du RGPD est devenue une véritable démarche transverse, permanente pour plus de 43%. Pour seules 26% d’entre elles, cela fait l’objet de discussions.
Le principal frein au déploiement du projet de conformité RGPD est le manque de temps pour 56% des répondants.
Alors, pour accélérer la mise en place d’actions internes à l’entreprise, les annonces des sanctions infligées par la CNIL arrivent en tête avec 53%. La communication interne et externe menée est aussi l’un des principaux arguments accélérateurs à 42%, à même proportion que la volonté de prouver et d’expliquer avec pédagogie que le traitement éthique des datas ne freine pas les enjeux business.
Le RGPD reste perçu comme une obligation règlementaire juridique ayant de nombreux impacts techniques à 71%. Le devoir de transparence vis-à-vis des salariés et partenaires arrive derrière à 20%.